Isabelle Lamothe : « Sur l’intelligence émotionnelle, les entreprises entrent dans le dur »
Forte d’une étude au plan mondiale et de sa pratique de conseil auprès des entreprises dans le domaine de l’intelligence émotionnelle, Isabelle Lamothe tire quelques leçons opérationnelles sur cette tendance lourde qui transforme actuellement le management des entreprises.
Entretien mené par Patrick Arnoux
Comment définir l’intelligence émotionnelle ?
Isabelle Lamothe : l’intelligence émotionnelle est la capacité des individus à identifier et comprendre leurs propres émotions d’abord, à décrypter celles des gens avec qui ils interagissent ensuite. Tout cela ayant pour vocation de mieux se comprendre, mieux communiquer, mieux collaborer.
“Ce besoin d’intelligence émotionnelle va affecter tout le monde, naturellement ceux en situation de management, mais aussi les employés ou ouvriers, dont une partie des tâches risque de disparaître avec la technologie. Les tâches, pas le job”
Ce besoin d’intelligence émotionnelle va affecter tout le monde, naturellement ceux en situation de management, mais aussi les employés ou ouvriers, dont une partie des tâches risque de disparaître avec la technologie. Les tâches, pas le job. Or ce sont les populations qui bénéficient le moins de formation, pourtant c’est probablement sur elles qu’il faudrait commencer ces formations. Car elles seront de plus en plus dans l’interaction puisqu’elles vont renforcer leurs tâches là où la machine, l’intelligence artificielle, l’automatisation ne les remplacera pas.
Comment se former et améliorer son intelligence émotionnelle ?
I.L. : Dans le domaine des soft skills, les entreprises financent beaucoup de formations pour les managers et les top managers, mais beaucoup moins pour les autres populations. Or tout le monde parle de davantage travailler ensemble, en équipe, et on voit bien que même dans les usines, être en capacité d’interagir mieux, de mieux collaborer, va devenir un élément clé.